Notre démarche diocésaine a mûri spirituellement

Notre démarche diocésaine a mûri spirituellement par la méditation de trois paraboles évangéliques sur la semence durant le Carême et/ou le temps pascal. Elle a bénéficié d’une préparation soignée, grâce à tous ceux et celles qui y ont contribué et dont le travail a été coordonné par notre comité de pilotage diocésain.

Elle a été publiquement lancée durant une belle célébration de la Parole  de Dieu, en fin d’après-midi de l’Ascension. Elle va maintenant prendre son essor dans nos paroisses et doyennés, mouvements et services, établissements catholiques d’enseignement et groupes divers. Nous sommes à pied d’œuvre, en sachant que c’est en forgeant qu’on devient forgeron.

Au fur et à mesure de notre marche, nous allons prendre conscience de dynamismes réels, nous heurter à des obstacles imprévus, ressentir des appels nouveaux de l’Esprit Saint, tout en lui demandant de féconder nos actions et d’étoffer notre communion diocésaine. Pour l’instant, répondons à quelques questions.

Combien de temps durera la démarche ?

Au moins trois ans. Pour qu’elle s’enracine dans chacun des trois sacrements d’initiation : baptême, confirmation, eucharistie. Et pour que les six chantiers soient réalisés de manière solide et non pas superficielle.

L’intérêt des groupes qui ont "parlé la Parole", c’est-à-dire ont médité des textes bibliques montre que les catholiques sont de plus en plus poussés à prendre appui sur la Parole de Dieu.

Comme l’écrit Benoit XVI dans son exhortation Verbum Domini, « l’Eglise est fondée sur la Parole de Dieu ; elle en naît et en vit. Tout au long de son histoire, le peuple de Dieu a toujours trouvé en elle sa force et, aujourd’hui encore, la communauté ecclésiale grandit dans l’écoute, dans la célébration et dans l’étude de la Parole de Dieu ».

Certains n’ont pas hésité à inviter à ces groupes des personnes qui ne sont pas pratiquantes de l’Eucharistie. Elles ont manifesté un réel intérêt pour ce partage de la Parole. Pourquoi ne pas renouveler ces invitations et les ouvrir à d’autres personnes, pour méditer les nouvelles fiches qui vont être proposées sur le baptême ?

Trois ans ne seront pas de trop. Il faut du temps à chacun de nous pour découvrir et goûter la Parole de Dieu. Il faut de la persévérance pour qu’elle germe dans la bonne terre (cf. évangile du 15ème dimanche). Il faut de la patience pour ne pas arracher l’ivraie avant le temps prévu (cf. évangile du 16ème dimanche). Respectons les rythmes de croissance du Corps du Christ.

Est-ce que six chantiers, ce n’est pas trop compliqué ?

Certains peuvent avoir cette impression en feuilletant la brochure qui les présente. Mais nous voulons que le plus possible de catholiques se laissent ensemencer par l’Evangile pour le semer autour d’eux.
Un seul chantier n’est donc pas suffisant pour que chacun s’y engage avec joie et intérêt. Il en faut pour tous les goûts.

D’autant que notre société est pluraliste dans tous les domaines, les gens sont de plus en plus habitués à choisir. La pédagogie du choix s’est généralisée. C’est par une action choisie librement que l’on grandit en responsabilité et que l’on prend confiance en soi. Pourquoi n’en serait-il pas de même dans l’Eglise ?

Si le chantier est imposé d’en haut, de manière centralisée, le nombre de personnes qui y participeront sera restreint. Si le chantier est choisi librement, davantage y contribueront de manière responsable.

L’histoire de l’Eglise montre que, chaque fois qu’elle a succombé au centralisme, c’est au détriment de sa vitalité. Par contre, quand l’autorité fait confiance aux initiatives multiples, les membres du Corps ecclésial font preuve de dynamisme apostolique.

Plus il y aura d’initiatives dans la réalisation des chantiers, plus l’objectif de la démarche diocésaine sera atteint. Le rôle de ceux et celles qui assurent une responsabilité de gouvernance dans les lieux et groupes d’Eglise et dans le comité de pilotage diocésain est d’assurer une coordination et une régulation des constructions des chantiers. Ainsi, par exemple, pourra-t-il y avoir, pour deux chantiers choisis la même année, un laissé à la libre initiative et l’autre commun à la paroisse, au doyenné, au mouvement ou au service.

Tous les baptisés sont-ils capables d’être semeurs d’Evangile ?

A cette question, notre foi nous fait répondre oui, sans aucun doute. Malgré des apparences contraires. Car le baptême, comme le rappelle Jean-Paul II dans son exhortation "Les fidèles du Christ laïcs", « nous fait naître à la vie d’enfants de Dieu, il nous unit à Jésus-Christ et à son Corps qui est l’Eglise, il nous confère l’onction dans l’Esprit-Saint en faisant de nous des temples spirituels » (n°10).

Certes, un certain nombre de baptisés ne veulent pas prendre au sérieux le sacrement qu’ils ont reçu à leur naissance ou quelques années plus tard. Mais tous ceux qui le désirent ont la capacité d’être responsables d’initiatives pour être missionnaires. A condition qu’on leur fasse confiance et qu’on leur en donne les moyens, par une formation adaptée. Nier la responsabilité possible des baptisés, c’est nier le don de Dieu. Car celui-ci est toujours une tâche à accomplir.

Bien entendu, nous sommes tous tentés par la force d’inertie. Dans l’Eglise comme dans la société.
Le père Bruno Chenu le constate avec humour, dans son livre "L’urgence prophétique", en reprenant une citation de Paul : « Maintenant ces trois réalités demeurent la foi, l’espérance et la charité mais la plus grande des trois, c’est le statu quo » (p.153).

Mais l’Esprit-Saint est plus fort que nos inerties. Il peut transformer « des pierres en enfants d’Abraham » (cf Mt 3,9). Il peut nous transfigurer pour que nous devenions, jour après jour, de véritables semeurs d’Evangile en nous et autour de nous. Que cette conviction nous anime en cette première étape de notre démarche.

+ Bernard Housset
Evêque de La Rochelle et Saintes

Notre démarche diocésaine a mûri spirituellement

Notre démarche diocésaine a mûri spirituellement par la méditation de trois paraboles évangéliques sur la semence durant le Carême et/ou le temps pascal. Elle a bénéficié d’une préparation soignée, grâce à tous ceux et celles qui y ont contribué et dont le travail a été coordonné par notre comité de pilotage diocésain.

Elle a été publiquement lancée durant une belle célébration de la Parole  de Dieu, en fin d’après-midi de l’Ascension. Elle va maintenant prendre son essor dans nos paroisses et doyennés, mouvements et services, établissements catholiques d’enseignement et groupes divers. Nous sommes à pied d’œuvre, en sachant que c’est en forgeant qu’on devient forgeron.

Au fur et à mesure de notre marche, nous allons prendre conscience de dynamismes réels, nous heurter à des obstacles imprévus, ressentir des appels nouveaux de l’Esprit Saint, tout en lui demandant de féconder nos actions et d’étoffer notre communion diocésaine. Pour l’instant, répondons à quelques questions.

Combien de temps durera la démarche ?

Au moins trois ans. Pour qu’elle s’enracine dans chacun des trois sacrements d’initiation : baptême, confirmation, eucharistie. Et pour que les six chantiers soient réalisés de manière solide et non pas superficielle.

L’intérêt des groupes qui ont "parlé la Parole", c’est-à-dire ont médité des textes bibliques montre que les catholiques sont de plus en plus poussés à prendre appui sur la Parole de Dieu.

Comme l’écrit Benoit XVI dans son exhortation Verbum Domini, « l’Eglise est fondée sur la Parole de Dieu ; elle en naît et en vit. Tout au long de son histoire, le peuple de Dieu a toujours trouvé en elle sa force et, aujourd’hui encore, la communauté ecclésiale grandit dans l’écoute, dans la célébration et dans l’étude de la Parole de Dieu ».

Certains n’ont pas hésité à inviter à ces groupes des personnes qui ne sont pas pratiquantes de l’Eucharistie. Elles ont manifesté un réel intérêt pour ce partage de la Parole. Pourquoi ne pas renouveler ces invitations et les ouvrir à d’autres personnes, pour méditer les nouvelles fiches qui vont être proposées sur le baptême ?

Trois ans ne seront pas de trop. Il faut du temps à chacun de nous pour découvrir et goûter la Parole de Dieu. Il faut de la persévérance pour qu’elle germe dans la bonne terre (cf. évangile du 15ème dimanche). Il faut de la patience pour ne pas arracher l’ivraie avant le temps prévu (cf. évangile du 16ème dimanche). Respectons les rythmes de croissance du Corps du Christ.

Est-ce que six chantiers, ce n’est pas trop compliqué ?

Certains peuvent avoir cette impression en feuilletant la brochure qui les présente. Mais nous voulons que le plus possible de catholiques se laissent ensemencer par l’Evangile pour le semer autour d’eux.
Un seul chantier n’est donc pas suffisant pour que chacun s’y engage avec joie et intérêt. Il en faut pour tous les goûts.

D’autant que notre société est pluraliste dans tous les domaines, les gens sont de plus en plus habitués à choisir. La pédagogie du choix s’est généralisée. C’est par une action choisie librement que l’on grandit en responsabilité et que l’on prend confiance en soi. Pourquoi n’en serait-il pas de même dans l’Eglise ?

Si le chantier est imposé d’en haut, de manière centralisée, le nombre de personnes qui y participeront sera restreint. Si le chantier est choisi librement, davantage y contribueront de manière responsable.

L’histoire de l’Eglise montre que, chaque fois qu’elle a succombé au centralisme, c’est au détriment de sa vitalité. Par contre, quand l’autorité fait confiance aux initiatives multiples, les membres du Corps ecclésial font preuve de dynamisme apostolique.

Plus il y aura d’initiatives dans la réalisation des chantiers, plus l’objectif de la démarche diocésaine sera atteint. Le rôle de ceux et celles qui assurent une responsabilité de gouvernance dans les lieux et groupes d’Eglise et dans le comité de pilotage diocésain est d’assurer une coordination et une régulation des constructions des chantiers. Ainsi, par exemple, pourra-t-il y avoir, pour deux chantiers choisis la même année, un laissé à la libre initiative et l’autre commun à la paroisse, au doyenné, au mouvement ou au service.

Tous les baptisés sont-ils capables d’être semeurs d’Evangile ?

A cette question, notre foi nous fait répondre oui, sans aucun doute. Malgré des apparences contraires. Car le baptême, comme le rappelle Jean-Paul II dans son exhortation "Les fidèles du Christ laïcs", « nous fait naître à la vie d’enfants de Dieu, il nous unit à Jésus-Christ et à son Corps qui est l’Eglise, il nous confère l’onction dans l’Esprit-Saint en faisant de nous des temples spirituels » (n°10).

Certes, un certain nombre de baptisés ne veulent pas prendre au sérieux le sacrement qu’ils ont reçu à leur naissance ou quelques années plus tard. Mais tous ceux qui le désirent ont la capacité d’être responsables d’initiatives pour être missionnaires. A condition qu’on leur fasse confiance et qu’on leur en donne les moyens, par une formation adaptée. Nier la responsabilité possible des baptisés, c’est nier le don de Dieu. Car celui-ci est toujours une tâche à accomplir.

Bien entendu, nous sommes tous tentés par la force d’inertie. Dans l’Eglise comme dans la société.
Le père Bruno Chenu le constate avec humour, dans son livre "L’urgence prophétique", en reprenant une citation de Paul : « Maintenant ces trois réalités demeurent la foi, l’espérance et la charité mais la plus grande des trois, c’est le statu quo » (p.153).

Mais l’Esprit-Saint est plus fort que nos inerties. Il peut transformer « des pierres en enfants d’Abraham » (cf Mt 3,9). Il peut nous transfigurer pour que nous devenions, jour après jour, de véritables semeurs d’Evangile en nous et autour de nous. Que cette conviction nous anime en cette première étape de notre démarche.

+ Bernard Housset
Evêque de La Rochelle et Saintes